La Mode Pirate est, à l’image du Pirate qui la porte, d’une variété défiant la description. Toutefois et peut-être encore plus que pour le reste, un fonds commun existe, venant naturellement de la condition de Marin de tout Pirate qui se respecte : l’environnement marin est très agressif (vent, sel, tempêtes) et il va pratiquement de soi que, même la plus élégante de ces Dames Pirates ne privilégiera pas les escarpins ou les talons aiguilles pour se chausser à Bord. De même, si de simples maillots servent pour les tâches difficiles en plein soleil, est fou le marin qui n’a pas dans son barda une tenue cirée pour affronter les éléments déchaînés.

Mêmes remarques pour la partie Accessoires, le sel, l’encombrement du Bord et l’espace privé réduit dont jouissent les Membres d’Equipage étant les principaux facteurs en ce cas : par exemple, le fer est soumis à rude épreuve, ce qui amène à privilégier des matériaux comme le bronze ou l’argent suivant l’usage attendu et les moyens financiers… Dans cette optique-là, les techniques de marquage corporel ont bien fait leur preuves comme Accessoires adaptés aux rudes conditions de vie des Marins et Pirates, en particulier le Tatouage, bien que le soleil tende à en faire passer les couleurs.

Vêtement et Accessoires du Bord : la « Touche Pirate »

Tâchons de voir un peu les « basiques » du Vêtement et des Accessoires du Bord :

  • Vêtement de toile épaisse et cirée pour résister à l’usure et protéger de la pluie, des embruns, voire du rinçage par une vague ;
  • Couvre-chef pour protéger du soleil et de la pluie : c’est au minimum un carré de toile noué sur la tête, éventuellement complété d’un chapeau ; un bonnet pour affronter les latitudes et périodes plus fraîches ;
  • Souliers ou Bottes si les moyens le permettent : ces dernières tiennent mieux les chevilles. En tous les cas, imperméabilisation et semelles agrippantes obligatoires !
  • Gants : selon l’activité, absolument nécessaires ! Les mains sont précieuses et les blessures vite aggravées en mer.
  • Ceinture, braguette, poches ou sacoche : ces Accessoires servent à porter le nécessaire à la vie sur le Bateau, en particulier une à plusieurs armes, un couteau, des outils, une boussole et un sextant, ses plus précieuses possessions, fétiches, talismans, peluches, etc.

Cela est bien beau mais pas encore tout à fait spécifiquement Pirate. Le « cachet » provient, pour l’essentiel et au-delà de l’aspect utilitaire (quoique…), des couleurs et de l’extravagance des accessoires et bijoux éventuels portés – parfois en masse et en nombre disproportionné – par les Pirates : couleurs vives, parfois criardes et désappareillées, bijoux gros, nombreux piercings et accessoires les plus voyants possibles, boucles de ceinture à têtes de mort, têtes réduites (selon les régions quand même…), bracelets de cuir, d’argent ou d’or, etc. Alors, oui : quoique… Disions-nous ?

Certains Pirates travaillent en effet leur apparence de façon très méthodique dans un but précis, le plus souvent la bataille. Notamment, ils cherchent à obtenir un effet de surprise et de peur chez leurs victimes (cela commence avec le Pavillon Noir bien entendu) pour réduire leurs capacités de défense, s’aidant en cela de leur style vestimentaire mais aussi de leur voix et, par exemple, de peintures de guerre ou même de tatouages ou / et scarifications…

Bien entendu, tout cela commence à faire vraiment effet surtout quand le Pirate – ou l’Equipage – a atteint une certaine Renommée mais les effets de surprise peuvent toujours fonctionner.

Note :

Nous venons d'évoquer ici le marquage corporel chez les Pirates. Cela peut recouvrir différentes choses, en particulier le piercing, les scarifications et le tatouage.

La pratique des scarifications est une pratique de Guinée qui n’a jamais vraiment pris ailleurs. Elle a pu – et même abondamment ! – être utilisée par quelques Pirates, aussi peu nombreux qu’originaux, mais, du fait de sa rareté encore aujourd’hui, nous ne nous y attardons pas. Le piercing, quant à lui - n'en déplaise aux percés ! - rentre dans la catégorie des Accessoires et vient d'être brièvement évoqué.

Nous nous concentrerons donc ci-dessous plutôt sur le Tatouage, lequel est un peu plus qu’un Accessoire et un peu plus ou un peu moins – selon le point de vue ! – qu’un Vêtement.

Des Armes pour les Pirates

L’effet de surprise passé et, à défaut d’une panique générale, tout l’attirail vestimentaire, accessoire et tatoué des Pirates ne sert pas à grand’chose sans un jeu de quelques bonnes armes qui soient non seulement efficaces mais aussi surprenantes et surtout adaptées aux Ponts des Navires : généralement on préfère des armes à lame courte et recourbée, comme pour le combat en forêt tropicale pour ne pas être attrapé par un cordage qui pend là comme par hasard, ou bien des armes improvisées : on utilise ainsi beaucoup certains éléments de la Manœuvre des cordages (piques de bois, crochets) car ils sont toujours à Bord, à portée de la main et ne doivent pas être portés en permanence.

Viennent ensuite, en vrac, hachettes, marteaux, masses et quelques armes sinon passées de mode mais restées en usage sur les mers pour leur flexibilité d’utilisation, notamment les « Boucles » – de petits boucliers, éventuellement armés d’une pointe et servant de main-gauche pour la parade, le blocage et le désarmement.

Poursuivons avec les armes à feu, Pistolets et Mousquets de Marine, évidemment ! Ces dernières armes sont généralement très chères car leur conception est exigeante, de nouveau à cause de la corrosion en mer mais aussi à cause des besoins précis des Marins et Pirates : en effet, lors d’un Abordage, l’espace étant exigu, l’action va très vite et les distances de tir sont courtes, ce qui exige un chargement et un armement rapides, ainsi que des mécaniques précises, le tout dans une arme qui doit rester légère ; il n’en reste pas moins que de nombreuses technologies existent ou sont encore testées, notamment pour les mécanismes de mise à feu, et que la qualité de l’arme et son ornementation varient énormément suivant les moyens dont on dispose… Autant dire que ce n’est pas pour rien que leur usage est généralement réservé à des spécialistes !

Pour finir, abordons quelques armes plus exotiques ou inattendues, plus spécialement à l’usage de combattants postés pour la défense du Pont ou le bombardement de l’ennemi :

  • La Grenade : tant dans sa version métallique, coûteuse, que dans sa version noix de coco, le principe est le même : on bourre de Poudre et de Grenaille, place une Mèche… Après l’allumage, bien compter et ne pas oublier de lancer !
  • Le Cocktail de Feu : simple et redoutable, une bouteille de rhum pleine d’alcool et bouchée par un morceau d’étoffe qui s’imbibe ; allumer et jeter sans attendre ! Ne pas en abuser si on veut récupérer le Navire ennemi…
  • L’Arbalète : dans des versions de petite taille, cette arme, certes dépassée par les diverses Pétoires, a su garder son charme auprès des Pirates car son coût total d'utilisation reste bas. (Eh oui ! Les Pirates ne sont pas des culs-terreux sur les sujets d'économie !) Il existe là aussi une inventivité presque sans limites pour rendre l’arme continuellement plus efficace… (Ni sur ces sujets là d'ailleurs !)
  • La Sarbacane : légère et tenant dans la poche ou bien, dans une version à plus longue portée, la Sarbacane sert avant tout à éliminer un élément bien précis chez l'ennemi, le Capitaine par exemple, d’un poste embusqué ; charger la fléchette (généralement empoisonnée) étant difficile et dangereux, l’opération est impossible dans le tumulte du combat sur le Pont.
  • Le Filet plombé : cela va de soi, un filet alourdi par des poids (de plomb ou même de bois) est lâché sur le Pont pour piéger autant d’adversaires ayant abordé que possible. Même s’ils peuvent se désempêtrer du filet, fait gagner de précieuses secondes à l’Equipage qui défend. Utilisé avec précision et expérience, peut servir à capturer des prisonniers à moindres risques.

La liste pourrait s’étendre encore longuement mais nous te laissons le soin, Ami Meneur, de la compléter à l’envi et au fur et à mesure de tes besoins ou idées de tes Joueurs.

Tatouage Pirate

Tatouage et Piraterie

Le Tatouage est relativement répandu chez tous les Pirates, qu’il ait été voulu ou non. En effet, il arrive qu’un Maître de Quart particulièrement autoritaire impose une marque précise à tous les Membres de son Equipage, une façon peu orthodoxe de « fixer » un homme à son Bord… Le plus souvent toutefois, le Tatouage d’un Pirate lui vient d’avant son passage à la Piraterie ou d’un choix personnel afin de peaufiner (c’est le cas de le dire !) son personnage de Pirate et là autant dire que tout est permis !

Au premier titre, le Tatouage marque donc une origine : région d’appartenance et / ou marques d’esclavage, d’emprisonnement, etc. Au second titre, le Tatouage peut être un marqueur d’appartenance, spécifiquement Pirate avec une relative homogénéité ou bien un élément d’Accessoire visant, au-delà de possibles buts utilitaires comme l’instillation de la peur chez l’ennemi, au contraire, à marquer la personnalité, voire l’originalité de son porteur, ce que nous ne pourrons évidemment pas détailler ici.

Dessin

En termes de dessin, les grandes régions du Monde Connu se divisent, disons, grossièrement en trois grandes tradition du Tatouage, partiellement mélangées, dont les origines et antériorités relatives sont très difficiles à déterminer mais qui constituent en tout cas les sources possibles du Tatouage Pirate :

  • le Irezoumi Ni’In ;
  • le Tatouage « Carabine » ;
  • le Tatouage des Iles de la Dernière Loyauté.

Nous allons les détailler un peu à présent mais, disons-le tout de suite, le Tatouage présente une grande variétés de possibilités et la plus grande difficulté sera sans doute de trouver un Tatoueur… et que ce dernier sache et veuille bien vous tatouer ! Alors, bon Vent !

Le Irezoumi Ni’In

Le Irezoumi Ni’In (Irezoumi signifie en langue Ni'In « introduire l'encre ») est celui qui est sans doute historiquement le mieux documenté. Constitué de véritables tableaux qui perdent les lignes du corps sous les quatre à cinq couleurs et les ombrages du motif, il a émergé en devenant l’apanage (intime) de la caste des Guerriers il y a environ neuf cents ans (soit au cinquième siècle du Calendrier Ni’In). Il s’est répandu aux autres castes au douzième siècle du Calendrier Ni’In (il y a environ deux cents ans), en particulier la caste des Artisans, peut-être au travers de la Piraterie, au sein de laquelle le Tatouage s’est répandu dès les origines, malgré l’interdiction absolue pour les Non-Guerriers, prononcée par le Techno en l’an 492 du Calendrier Ni’In. Vers 620, la légendaire Pirate Rie Hinokibayashi était également connue pour son magnifique tatouage, surtout que le voir signifiait l’arrêt de mort de l’infortuné(e).

Le Tatouage « Carabine »

Le Tatouage « Carabine » : est-il le « Tatouage des Origines » ? Est-il simplement une adaptation aux moyens techniques et naturels disponibles dans l’Archipel des Carabines ? Probablement rien de tout cela car il ne faudrait pas s’y méprendre : stylisé, voire franchement abstrait, monochrome, le dessin du Tatouage Carabine est chargé de sens et le fruit d’un long travail d’amélioration esthétique, là encore pour les Guerriers. Soulignant les lignes du corps pour le rendre plus effrayant ou impressionnant, il permet de provoquer la surprise ou la peur avec une grande efficacité chez l’ennemi. A ce titre, il est très recherché et abondamment utilisé par les Pirates de tout le Monde Connu, à l’exception du Ni’On. De nombreux émigrés Carabine ont d’ailleurs ouvert leur atelier dans de nombreux Ports du Monde Connu, soutenant cette mode dont le succès ne se dément pas.

Le Tatouage des Iles de la Dernière Loyauté

Le troisième type de Tatouage provient des Iles de la Dernière Loyauté. Il aurait des origines très anciennes aussi mais aurait vite perdu son symbolisme initial et son caractère héraldique pour se personnaliser et tomber dans la déconsidération. Il est ainsi rapidement devenu le tatouage des hors-la-loi, des sans-loi-ni-Loa… et des Pirates de toute la Belle-Mer, puis rapidement des Carabines, de la Mer des Mollusques et de tout le Cœur du Monde. Malgré la forte poussée du Tatouage Carabine, surtout depuis l’époque de la Conférence de Pont-aux-Pitres, il reste le Tatouage typiquement Pirate et constitue le plus souvent le fonds de motifs connus de la plupart des Pirates cherchant à se faire faire un Tatouage original : têtes de morts, serpents de mer, ancres de marine, écritures, etc. sont ses principaux motifs monochromes mais il se permet également presque toutes les folies lorsqu’il s’agit de Tatouage en couleurs ! Les influences du Tatouage Carabine et Ni’in se font aussi sentir depuis près d’un siècle et sont peu à peu intégrées à l’ensemble.