Peu importe l’île, ce doit être LE repère à la mode des Pirates à la mode du moment, où tout est possible, y compris tomber sur un gros coup – du moins c’est ce que doivent croire nos Amis Jeunes Pirates – ou bien il sera déjà suffisant s’ils parviennent simplement quelque part ! Et ce sera presque notre dernier mot… Si en provenance de l’Ile du Lézard Jaune, Santa Crouze est non seulement plus logique – Et fait d’ailleurs très bien l’affaire ! – mais aussi presque inévitable, si on a mis le cap sur Tortuga – D’après la carte, certains diront plutôt Sotte-Lucie mais à ces gens-là nous demanderons ce qu’ils savent de la précision des cartes communément disponibles du Monde Connu… Que nos Amis Jeunes Pirates le veuillent ou non, dans la mesure où, en présence de l’arbitraire intolérable des Auteurs et du Meneur, l’hypothèse prise est que c’est vers Santa Crouze que soufflent les vents dominants… de l’Aventure ! (Ou bien le Meneur adapte…)

Nos amis Jeunes Pirates n’auront, au passage, peut-être pas remarqué l’envol de deux colombes depuis le pigeonnier du Gouverneur Wildbeard lorsqu’ils ont quitté l’Ile du Lézard Jaune – Il y en aura eu en fait au moins une de plus mais c’est de moindre importance pour le moment… En tout cas, ils n’auront eu aucun moyen de savoir qu’elles avaient Hailthé pour destination et chacune le même message pour bagage, juste au cas où… Un Jet réussi en Intelligence + Vigie, à la condition d’utiliser une longue-vue, permet toutefois de constater la chose. Quant à en deviner les tenants et aboutissants, c’est une autre affaire : il faudrait pouvoir lire les pattes de mouches du Gouverneur d’une considérable distance ! « Très considérée Mambo Sabin […] », commence le message…

D’autres sujets beaucoup plus pressants vont rapidement devoir occuper le tout jeune Equipage, notamment la gestion de… l’absence de vent. Les voiles refusent obstinément de se gonfler d’air et pour cause : il n’y a presque pas un souffle et le peu qu’il y ait entraînerait plus loin vers l’Est, c’est-à-dire la Ceinture des Sales Garces, ce qui – mais reste à le savoir ! – signifierait rapidement encore moins de vent et bien d’autres problèmes… Les courants sont également très faibles et quelque peu versatiles.

Solutions envisageables, à moduler en fonction de la quantité de vivres stockées sur la Suzon et de la durée estimée du voyage (espérons que quelques cartes volées au Gouverneur soient de la traversée…) :

  • Navigation virtuose (entendre par là quelques Réussites Critiques à un Jet de Dextérité + Navigation pour le Pilote…) au plus près du vent : même avec les meilleures Réussites pensables, la vitesse maximale tournerait autour de deux nœuds, sans compter les éventuels Echecs ou simples Réussites par moment… Solution vite ennuyeuse si la seule employée !
  • A la rame : solution vite fatigante, nécessitant d’avoir prévu et pu se procurer des rames en nombre suffisant (deux paires, au minimum du minimum, soit quatre rameurs, vue la largeur du Navire)… et d’avoir les ouvertures ou sabords nécessaires prévus ou placés correctement pour pouvoir y installer les rames ! Ceci dit, une fois ces problèmes réglés, vitesse à peu près constante garantie – hors vitesse des courants – en fonction de la Force des rameurs et de leur Constitution ; prévoir quelques jets de Force + Endurance et ne pas compter plus de deux nœuds, éventuellement augmentés par une excellente Navigation et réduits par des courants contraires…
  • Mettre les transats sur le Pont et attendre que cela passe. Cette solution pouvant réellement nécessiter un certain temps pour donner un résultat, il vaut mieux s’être assuré avant que la Suzon soit pleine à ras-bord de vivres… et qu’il n’y ait pas trop de rats à bord ! Si ne manquent ni l’eau ni les vivres alors… la solution bronzette s’impose sauf pour les peaux sensibles ! Maintenant : y a-t-il assez de transats, crèmes solaires et autres serviettes de plage / serpillières ?
  • Le système de Navigation Vaudou™ de la Suzon (voir le Scénario Le Rapt de la Suzon pour plus de détails) : c’est évidemment le meilleur moyen de Navigation dans ces eaux trop calmes… si tous les ingrédients, appareils – Dont la Boussole Vaudou™… et la Brigantine Zébrale™ ! On ne vous l’avait pas dit ?!) – et incantations sont disponibles… et maîtrisés ! Parmi les conséquences probables dans le cas contraire, compter sur une tempête subite et d’une violence extrême qui, si elle ne disloque pas instantanément la Suzon, risque de l’entraîner bien loin de sa destination escomptée, au pire jusque dans la Ceinture des Sales Garces… A moins que par un miracle incroyable elle ne rapproche au contraire nos amis de leur but… A toi ou à tes dés de voir, cher Meneur ! Dans de bonnes conditions, cette méthode garantit le cap et une vitesse d’environ six nœuds – hors courants et vents pour ou contraires ; et deux nœuds maximum si la Brigantine Zébrale est absente ou amenée.

Petits rappels et calculs à présent : il faut compter deux cents milles nautiques entre l’Ile du Lézard Jaune et Santa Crouze, sachant que dans les derniers trente ou quarante milles un flux de Nord-Est se fait plus sensible et peut pousser jusqu’à cinq nœuds en conditions normales et avec le cap optimal. Les courants, quant à eux, tendent plutôt à repousser vers le Sud-Est mais restent modestes à deux, voire trois, nœuds. La résultante, en ayant bien pris le vent, serait donc SSW à pratiquement six nœuds, hors utilisation éventuelle des rames et / ou du système de Navigation Vaudou™ de la Suzon.

L’un dans l’autre, une traversée de quatre jours (pour la cohérence du Scénario, il faudrait que ce soit le minimum du minimum) à une semaine est donc à prévoir en comptant ne pas rencontrer de problème majeur, c’est-à-dire en ayant connaissance des vents dominants et courants, c’est-à-dire, en pratique, en ayant dérobé et en sachant lire les cartes appropriées et carnets de bord du Capitaine Juan-Ernesto Wildbeard. Une rétro-planification raisonnable des vivres serait donc de deux semaines… et bien plus dans le cas de l’option farniente total !