Avec le Capitaine Bonère, qui préfère se faire appeler Davide et même Débonn’ ou Bombonn’ lorsqu’on est plus familier avec lui – ce qui peut arriver rapidement, en fait ! – on découvre un visage inattendu de la Piraterie Crozaise, cool, chemise à hibiscus roses débraillée jusqu’au nombril, farniente à n’en plus finir (à part en ce qui concerne la préparation des cocktails et du barbecue) entre deux rares Expéditions… Jamais de Lettre ni de Commande, ah ça non ! Seulement des entreprises librement choisies, organisées et, généralement, peu rentables (celles qui rapportent vraiment étant prises par Gaétan de Bèr et sa clique ou bien par la C. P. C. C.) ; à se demander ce que fait Davide sur Santa Crouze !
En fait, il est originaire de l’île (son père était Gros Planteur) et n’a pas voulu la quitter. Il y a son coin tranquille, un poil mal placé mais juste un poil au bord du Plan de Feu, côté Pâle-Mare et Villa-Flore, n’est de la sorte pas dérangé par les autres Pirates, a son réseau pour ameuter un Equipage – d’Esclaves Marrons et de Coupeurs de Cannes en hors-saison – qui tient à peu près la route quand un coup lui plaît et – parfois et en comptant sur sa bonne fortune – peut même en revenir avec un bon pactole… et ça lui suffit !
Davide Bonère ne cherche pas la puissance ni les richesses ni a gloire. N’allez pas croire pour autant que ce soit un Pirate à prendre à la légère même si lui ne se prend, avec philosophie, pas très au sérieux : il est très compétent, excellent Navigateur et sait tenir un Sabre. Il a de plus la réputation de vraiment avoir une bonne fortune en mer, en tout cas, ce qui en est une forme, d’avoir toujours bon vent et bonne brise. D’aucuns prétendent également que s’il venait à souffler avec colère sur son pendentif fait d’aulx et haricots séchés – ce qui ne lui arriverait, fort heureusement, que très rarement – une bourrasque, voire une tornade ou une trombe d’eau se lèverait aussitôt et viendrait balayer ses ennemis ! Un don hypothétique ( ?!) à prendre très au sérieux, surtout en mer, et de fait les Marins et Pirates qui ont eu vent de Davide Bonère et son Pavillon ne lui cherchent pas noise…
Pour finir, d’aucuns remarquerons que Bombonn’ dispose de quelques connaissances en Vaudou ; d’où viennent-elles ? Fils de Gros Planteur, comme nous l’avons évoqué, il en a, avec l’adolescence, eu sa claque et a depuis mené vie de Bohème… en commençant par traîner un peu partout sur Santa Crouze, en particulier vers Porte La Croix où il travailla comme servant quelques années, apprenant par là quelques rudiments. Après cette période, les libertés de la Bohème l’appelèrent avec plus d’insistance et il reprit son errance sur les chemins de Santa Crouze avant de se lancer dans l’Aventure sur un Voilier pour « découvrir les îles » comme il dit. Le navire subit une attaque Pirate dont ils sortirent victorieux, grâce à Davide, semble-t-il, qui obtint de s’emparer du bâtiment Pirate avec quelques autres Marins. Le Brick – armé de douze Gueules à Feu, deux Canons de Poupe et un de Proue – fut renommé la Bohème et le reste est connu : Davide Bonère avait enfin trouvé sa voie ! Comment il est parvenu à mettre la main ou se fabriquer son mystérieux pendentif reste par contre une question à laquelle seulement Davide a la réponse aujourd’hui, de même que son lien plus particulier à Agoué, d’ailleurs…