Fondé en 634 du Calendrier Neumayeur (302 ACU), le Porto est aménagé dans une Crique d’abord dangereux avec le Rocher de la Murène, sans protection de quelque lagon que ce soit : pour ces raisons, le site n’a présenté jusque là aucun intérêt pour les Carabines qui se sont surtout installés sur les côtes protégées derrière des lagons riches en poissons ou dans l’intérieur des terres ; cependant, le chenal une fois balisé, l’avantage du site pour les Flottilles Neumayeur est évident car il n’y a pas de passe à franchir dans quelque barrière de corail que ce soit, le chenal est profond et le Rocher de la Murène protège contre les fortes houles pouvant venir du Large.

C’est ainsi que Tunetéméfié put rapidement se développer à partir de son Port et servit de base à la Kolonisation de Santa Crouze au long des décennies qui suivirent.

Carte de la ville

Porto

Le Quartier du Porto contient le site d’origine de Tunetéméfié, au droit du secteur le plus profond de la Baie de la Murène et pas directement à l’embouchure de la Rivière Tabaresse, trop marécageuse.

Le Port s’est agrandit à mesure que le creusement de la baie et la construction des Grands Quais en pierre progressait, c’est-à-dire rapidement car Tunetéméfié servit longtemps de base principale pour la Kolonisation des îles de la région et l’exploration des Iles Zébrides.

Le centre du Porto abrite désormais les principaux bâtiments du Gouvernement de l’île, ainsi que des Entrepôts et Bureaux de Grands Négociants et Importateurs, dans de grands bâtiments en roche noire en partie chaulée, style architectural typique des débuts de la Kolonisation. Avec ses rues à angles droits qui débouchent sur les Grands Quais, c’est certainement l’un des plus beaux Ports de toutes les Carabines.

Ne résident plus dans le Porto que quelques grandes familles de Notables et Négociants qui peuvent se le permettre, en d’autres termes, ceux qui y ont un logement de fonction ou bien un hôtel particulier à côté de leur principal entrepôt ou bureau.

Vall Tabaresse

Le Vall Tabaresse a d’abord, assez rapidement, accueilli un Village Carabine, en plein milieu du marécage dans lequel se perdait la Rivière Tabaresse : bien que la Kolonisation de Santa Crouze ait connu son lot de violences et d’injustices, la population Carabine a pu s’associer en bonne partie au développement de l’île qui s’en est ensuivi ; dans le cas de Tunetéméfié, les Carabine ont fourni d’une part de la main d’œuvre, d’autre part, ceux qui le pouvaient ont apporté conseils et connaissances sur la géographie, les ressources et les plantes de l’île, dont des variétés indigènes de Canne à Sucre qui servirent de base à l’une des principales industries de Santa Crouze.

La population de Vall Tabaresse, Carabine et Kolons, croissant vite, afin de réduire l’insalubrité et les maladies, un plan de drainage est mis en place dans les années 650 (vers 285 ACU) et c’est ensuite le plein développement de ce quartier qui devient le centre artisanal de Tunetéméfié, autour de la Rivière Tabaresse.

Larocca

Un Phare est construit dès 636 sur le point le plus haut du Rocher de la Murène, puis un Fortin vers 640, lequel s’agrandira au fil du temps et des besoins. Le Quartier de Larocca s’est tout d’abord essentiellement développé avec ces deux équipements clefs pour un Port comme Tunetéméfié, servant de lieu de résidence pour les Corps de Métiers concernés.

Avec l’agrandissement progressif du Fortin et l’extension du Porto de ce côté de l’embouchure de la Tabaresse à partir des années 680 (vers 250 ACU), le Quartier prend son essor et développe une active vie nocturne qui n’a bientôt plus rien à envier à celle du Porto et qui en définit le caractère jusqu’à aujourd’hui sans démenti. Spécialement réputés en sont les typiques « Bars à Tabasses », qui se comparent sans problème à ceux de, par exemple, Tortuga. Ces bars – où, le nom le dit assez bien, l’on boit, mange… et se bat ! – ont commencé à se développer au cours des « Années Folles », soit dans les vingt premières années du Calendrier Universel et, à Larocca comme à Tortuga, ont depuis connu un succès à tout le moins constant, y compris auprès des Marins et autres Loups de Mer de tout poil qui y viennent se provoquer pour un Duel d’Insultes en bonne et due forme, avec paris et gains (ou pertes) collatéraux en option…

Le Quartier de Larocca accueille également, de plus en plus depuis les années 70 du Calendrier Universel, les Zabitations bourgeoises de quelques familles qui, soit n’ont plus les moyens ou le besoin de résider dans le Porto, soit veulent vivre plus « au large » tout en restant près des activités liées à la mer, ce qui vient, à son tour, enrichir la vie nocturne du Quartier, tout en la rendant plus « huppée » : entendre par là aussi que les couches supérieures de la société urbaine de Tunetéméfié eurent le besoin, entre autres, de développer quelques Bars à Tabasses adaptés à leurs attentes et où, de temps à autre, à peine incognito, viennent s’affronter en Duels d’Insultes de grands Capitaines Corsaires ou Pirates…

Dans la désormais complexe géographie nocturne du Quartier, nous pouvons brièvement évoquer L’Ecume des Jours, un Bar à Tabasses parmi les plus réputés de Larocca, fréquenté surtout par les catégories intermédiaires de la population mais, également à l’occasion, par des personnes de plus haut rang cherchant une soirée quelque peu « Kanail »… On s’amuse comme on peut ! L’établissement a une carte de Rhums locaux qui n’en finit pas, un Grog Maison d’un mordant reconnu et on peut y manger, fort épicé (ou moins sur demande), du gibier à plumes ou poils comme des fruits de mer à écailles ou à épines en espérant ne pas être trop malade le lendemain… Enfin, on peut y choisir un alcôve tranquille ou bien la salle principale où, à n’en pas douter, il y a chaque soir du spectacle et de quoi parier fort et gagner (ou perdre) gros avant le pugilat général qui indique, d’habitude, qu’il est l’heure de vider les lieux, ce dont s’assurent quelques costauds videurs avant de fermer l’établissement. Dans la journée s’affairent les ouvriers et artisans pour réparer la Grand’Salle avant que tout recommence le soir suivant… Comme nous l’avons dit, et pas sans raison, L’Ecume des Jours est l’un des – sinon le – plus réputés des Bars à Tabasses de Tunetéméfié. A faire !

Le Rosaire

Le Rosaire est un petit Bourg de presque mille habitants et non, à proprement parler, un Quartier de Tunetéméfié. Sa proximité de la Capitale de Santa Crouze et les liens établis font, cependant, qu’il n’est pas illogique d’en parler brièvement ici.

Le Rosaire s’est développé surtout à partir des années 700 (vers 235 ACU) et à partir des berges de la Rivière du Rosaire, justement ! En effet, celle-ci a un régime plus actif que la Tabaresse, également surnommée « Ta paresse » et, bien qu’en période cyclonique elle puisse être dangereuse, voire dévastatrice, son potentiel pour alimenter, notamment, des Moulins a été exploité dès que possible alors que les nouvelles technologies de Construction et d’Armement commençaient à se répandre.

Le Rosaire s’est donc développé autour de l’Artisanat et d’une Petite Industrie en berge gauche de la rivière du même nom, en direction du centre d’attraction de Tunetéméfié et car la berge droite, abrupte et élevée, n’a pas permis d’installation significative. Le Rosaire est également devenu, dès cette époque, un centre local important du Vaudou « institutionnel », entendre par là que Le Rosaire accueille de nombreux Houmfor et Magasins Vaudou fournissant leurs produits et services pour la Capitale. En miroir de cela, bien plus à l’intérieur des terres, le Vaudou « sauvage » des Bokor s’est particulièrement développé à Porte La Croix mais il serait hasardeux de dire qu’il n’y a aucun lien entre les deux…

Le Rosaire a un Port, de taille modeste, tourné uniquement vers la Pêche locale.

Lespéranza

Quelques Zabitations s’installèrent rapidement, c’est-à-dire dès 640 (vers 295 ACU), en arrière de la belle plage, dite par les premiers Navigateurs qui la mentionnèrent, et depuis restée, de Lespéranza. Le secteur se prêtait bien à la plantation de Cocotiers, ainsi qu’à la plantation de Bananiers, Taro et autres Songes, plus en retrait, dans les bas des vallées des premiers contreforts de la Grande Coulée. Ces Zabitations restèrent longtemps des constructions isolées, dont certaines se développèrent, au cours du temps, en belles Cases Krioles installées sur de vastes Plantations.

Avec le développement du Rosaire et de la bonne route qui le relie à Tunetéméfié, un petit Bourg se développa peu à peu, qui devint par la suite le Quartier de Lespéranza. S’y installa au départ un marché de gros où se négociaient les produits destinés à la consommation de Tunetéméfié. Ce marché existe toujours d’ailleurs.

Le Quartier devint également rapidement un lieu de résidence pour des personnes ayant à faire régulièrement au Rosaire, notamment tous les Négociants et Transporteurs ayant leur activité en lien avec la Construction ou l’Armement.

Le Quartier finit donc par complètement occuper tous les terrains entre la plage et la route et donc remplacer les plantations de Cocotiers, lesquelles se maintinrent en bout de la plage et se redéployèrent, sur de plus petits et moins bons terrains, en retrait de la Plage du Rosaire. Au-delà de la route, dans les premières collines, subsistèrent les belles Cases et les Plantations (de Bananes, Taro, Manioc, etc.).

Malgré un certain retrait de l’activité du Rosaire, au profit de l’Ouest de l’île, le Quartier de Lespéranza reste très animé et est la porte d’entrée des biens et personnes à Tunetéméfié. Si on y ajoute la plage, c’est un lieu choisi pour s’installer pour un séjour dans la Capitale de Santa Crouze, moins cher que le Centre Ville et pas non plus trop éloigné. Suivant cette tendance, certains propriétaires ont même commencé à reconvertir leur belle et grande Case en Chambres et Table d’Hôtes, parfois de grand luxe – comme le Relais-Taro et ses Quatre Palmes de confort – tandis que les auberges et relais plus populaires se multiplient dans la partie basse du Quartier, entre plage et route…

Lallegria

Lallégria porte bien son nom, c’est-à-dire qu’il le porte mal : en effet, une partie du futur Quartier était encore un insalubre marécage lorsqu’il devint évident, du fait du développement de Tunetéméfié et du Quartier de Lespéranza, qu’il allait falloir urbaniser ; de la joie des travailleurs et des premiers habitants qui durent drainer le marécage, provient le nom. A moins que ce n’ait déjà été le nom donné avant au marécage même…

Bref, Lallegria est un Quartier qui s’est développé à partir des années 20 du fait de la nécessité de loger plus de monde à Tunetéméfié et a gardé ce caractère fondamental ; Quartier le plus pauvre de toute la Capitale, il ne comprend que des zones d’habitations avec très peu de commerces et services, ce qui en fait un – relatif – « coupe-gorge » à la nuit tombée.

C’est, cependant, de tout Tunetéméfié, le Quartier où les activités liées au Vaudou, de Houmfor ou de Bokor aussi bien, sont de loin les plus importantes, ce qui ajoute à sa réputation douteuse mais lui fournit au moins une activité, en particulier en soirée et pendant la nuit. En conséquence, le Quartier est particulièrement désert au petit matin et c’est finalement dans ces moments-là qu’il peut être vraiment plus dangereux, au coin de ses sombres ruelles dites « parallèles » du fait des quelques disparitions qui s’y produisent de temps à autre ; il est fait mention de Rituels Zombi mais il est rarissime qu’une enquête soit lancée, a fortiori qu’elle aboutisse à une conclusion…

Lacuesta

Le Quartier se développe surtout à partir des années 750 (vers 185 ACU) comme extension de Tunetéméfié, le développement du Port et l’exigüité d’autres Quartiers comme Larocca amenant même les gens aisés à chercher ailleurs pour se loger.

Lacuesta tire son nom des pentes qui le caractérisent et offrent une vue magnifique sur le Porto et l’ensemble de la Ciouta. Cette orientation privilégiée, plus aérée également, fait que les lieux ont, en fait, été habités dès le départ par quelques uns des Kolons les plus puissants, incluant les quelques Cadres de l’Armée Régulière, par exemple, puis, avec le temps, les plus riches, surtout des Commerçants. Ils s’y construisirent de magnifiques et imposantes Cases Crioles au milieu des plantations dont certaines sont toujours là aujourd’hui, parfois habitées par la même famille qu’aux origines.

Malgré l’afflux de couches successives de la population de la Ciouta, le Quartier a gardé un air de « Campagne », voire de « Brousse » avec des maisons généralement entourées d’un grand jardin, voire d’un parc, même si la plupart des plantations a disparu. Quelques hameaux plus humbles accueillent la domesticité et quelques métiers de services qui se sont installés au plus proche de leur clientèle, comme des porteurs, notamment. Les Esclaves sont, quant à eux, généralement logés sur les Propriétés directement.

En allant vers Vall Tabaresse, le Quartier plonge progressivement dans la Cioutat, reste un Quartier aisé mais prend un air plus classiquement urbain, avec ici ou là un hôtel particulier. Là vit la plupart des Fonctionnaires, ce qui fait déjà un paquet de monde quand même !