L’Ile du Lézard Jaune
L’Ile du Lézard Jaune est une île… presque insignifiante et en tout cas située loin des grandes routes maritimes, totalement excentrée même du fait de sa situation à environ deux cents milles nautiques à l’Est de Santa Crouze dans les Petites Carabines… Elle atteint à peine dix milles de long pour trois milles de largeur moyenne. Elle est essentiellement composée de deux massifs : un volcan actif de près de mille neuf cents mètres (Ce qui en fait – tout de même ! – le point culminant de l’Archipel des Petites Carabines.) et une caldeira effondrée et basculée dont le croissant culmine à un peu moins de huit cents mètres (Voir la Carte ci-dessous).
Une retraite tranquille
Ses dimensions modestes et sa situation géographique obèrent le caractère à la fois accueillant et sauvage de l’île et par suite ni la Piraterie ni le Tourisme ne s’y sont développés. Accueillante par ses plages et ses plantations de cocotiers, de cannes, ananas et manguiers mais surtout sauvage, par ses forêts inextricables, son volcan très actif, ses falaises abruptes et ses sommets, déchiquetés en tours de roche même lorsqu’ils sont peu élevés…
C’est probablement à son isolement important que l’Ile du Lézard Jaune doit d’être une île indépendante de l’influence d’îles plus importantes comme Santa Crouze ; son Gouverneur en tout cas, Juan-Ernesto Wildbeard, est un ancien Pirate qui a pu se retirer tranquillement, en l'An 80 du Calendrier Universel, dans ce coin perdu du Monde Connu (voir la Carte de Situation de l’île) et s’y construire une bicoque sympa et cossue, pur style à colonnades blanches et allée de flamboyants menant au perron ; et il est fait mention de son golf quelque part dans les bonnes histoires de ce site à se raconter…
Les habitants
Le Port-Salé, un bourg de mille huit cents âmes environ, guère plus ; le village de Beau-Bourg est une bourgade de cinq cents habitants à l’intérieur des terres, au cœur de la plaine agricole de la vallée de la Joyeuse et non loin des pâturages sis autour du Col des Vaches, représentent la plus grande partie de la population de l'île. S'y ajoutent quelques trois cents habitants des hameaux ou cases isolées répartis dans l’île.
Enfin, un population d’origine Carabine habite aussi dans l'île, quelque peu isolée, dans ou autour d'un village Carabine, nommé Sakkavana en langue vernaculaire, c'est-à dire en Galini. Le village est située sur une plage à tortues marines, d'où son nom, au pied du Col des Chèvres.
En comptant donc la centaine d’Indiens Carabines, l’île comprend environ deux mille sept-cents habitants, dont environ mille esclaves et autant de « Petits Blancs ».
La Moisissure
Comme si la vie était rose sur l’Ile du Lézard Jaune, du moins pour tout autre que le Gouverneur et sa – si jolie – fille ! (En outre, la vie se voit plutôt en vert et bleu sur ce genre d’îles, c’est une attitude de l’esprit.) Et même si les jours s’écoulent généralement tranquilles, un mal étrange frappe l’île depuis plusieurs années : en effet, des moisissures attaquent toutes les plantes et, tout en ne les tuant pas, elles leur donnent un aspect fripé et inachevé qui a fini de repousser la plupart des marchands qui venaient encore mouiller une fois ou deux l’an à Port-Salé, l’unique port de l’île, notamment pour s’approvisionner en une viande de cochon qui fut un temps excellente.
Les gens de l’île, quant à eux bien obligés, mangent les plantes malades de leur île et ne semblent pas en souffrir – C’est tout juste si leur ligne reste très svelte car les qualités nutritives des aliments sont grandement diminuées… Les productions de viande, lait et œufs s’en trouvent également diminuées, même si les cochons (et les rats !) semblent mieux résister.